Bulgarie: Débats autour du gazoduc South Stream
Bulgarie: Débats autour du gazoduc South Stream
Par Céline Bayou (source: Novinite, Bulgarian National Radio, Euractiv), regard-est
Le président bulgare, Rosen Plevneliev, a lancé le 29 mai un appel au gouvernement, lui demandant de se positionner clairement quant aux exigences de l’Union européenne concernant la construction du tronçon bulgare du gazoduc South Stream.
Ce tube doit permettre d’acheminer du gaz russe vers l’Europe en traversant la mer Noire. La partie maritime du gazoduc aboutira en Bulgarie, à hauteur de Varna, mais l’UE a demandé à plusieurs États membres concernés et à la Serbie de revoir les accords bilatéraux signés avec la Russie. En effet, ceux-ci entrent en contradiction avec les exigences du 3e Paquet énergétique de l’UE qui prévoient notamment le découplage des activités de production, de transport et de distribution de gaz et d’électricité sur le territoire de l’UE ainsi que la possibilité d’accès aux installations, celui-ci devant être garanti à des sociétés tierces issues de pays de l’UE (cette clause est généralement qualifiée de «clause Gazprom», tant il s’agit clairement ici d’empêcher la mainmise exclusive du monopole russe sur certaines installations).
Le 28 mai, le Premier ministre bulgare, Plamen Orecharski, a rencontré le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, et lui a assuré que son pays allait se mettre en conformité avec la législation communautaire. R.Plevneliev, lui, doute de cet engagement et a donc mis le gouvernement en demeure de s’expliquer. La situation de la Bulgarie est d’autant plus complexe que la section bulgare du gazoduc doit être construite par la société Stroytransgaz, détenue par Guennadi Timtchenko, lui-même actuellement sous le coup des sanctions adoptées par les États-Unis à l’encontre d’un certain nombre de personnalités russes dans le cadre de la crise ukrainienne. Stroytransgaz est détenu à 63% par Volga Resources, fonds d’investissement détenu par G.Timtchenko.
Or J.M.Barroso a prévenu que la Commission pourrait mettre en place des actions à l’encontre de la Bulgarie pour non-respect des règles communautaires. Sofia peine à concilier l’inconciliable dans cette affaire. En avril, l’Acte énergétique en vigueur en Bulgarie a été amendé afin de modifier le statut de la section offshore du gazoduc et de la rendre accessible à des tierces parties. L’enjeu est d’importance pour la Bulgarie, puisque la valeur totale des installations construites sur le territoire doit atteindre 3,5 milliards d’euros, dont 20 à 30% devraient être octroyés à des entreprises locales. Le 27 avril, le directeur exécutif de South Stream Bulgaria, Vladimir Inkov, a par ailleurs confirmé l’intérêt de Stroytransgaz de prendre en charge la construction du tube. C’est précisément cette préférence accordée aux entreprises russe et bulgares qui pose problème à l’UE, ce dont Gazprom ne semble pas vouloir se soucier. En avril, le directeur de Gazprom, Alexeï Miller, a d’ailleurs confirmé que la construction des portions bulgare et serbe du gazoduc démarrerait en juillet prochain.
Ce projet ne pose pas problème qu’à Bruxelles, et la question énergétique est actuellement largement débattue en Bulgarie. L’opposition de centre droit a même appelé à un vote de défiance à l’encontre du gouvernement socialiste, soupçonné d’être trop favorable à la Russie en matière énergétique. Concernant le projet South Stream, elle reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir procédé à un appel d’offre qui, avec transparence, aurait laissé leur chance à des entreprises communautaires. Interrogé sur la question, le député Vladimir Ourouchev (GERB), à la question de savoir si le gouvernement avait, à son avis, agi de la sorte par sympathies pro-russes ou par corruption, a répondu qu’il ne pensait pas que ce soit par sympathie.
Le président bulgare, Rosen Plevneliev, a lancé le 29 mai un appel au gouvernement, lui demandant de se positionner clairement quant aux exigences de l’Union européenne concernant la construction du tronçon bulgare du gazoduc South Stream.
Ce tube doit permettre d’acheminer du gaz russe vers l’Europe en traversant la mer Noire. La partie maritime du gazoduc aboutira en Bulgarie, à hauteur de Varna, mais l’UE a demandé à plusieurs États membres concernés et à la Serbie de revoir les accords bilatéraux signés avec la Russie. En effet, ceux-ci entrent en contradiction avec les exigences du 3e Paquet énergétique de l’UE qui prévoient notamment le découplage des activités de production, de transport et de distribution de gaz et d’électricité sur le territoire de l’UE ainsi que la possibilité d’accès aux installations, celui-ci devant être garanti à des sociétés tierces issues de pays de l’UE (cette clause est généralement qualifiée de «clause Gazprom», tant il s’agit clairement ici d’empêcher la mainmise exclusive du monopole russe sur certaines installations).
Le 28 mai, le Premier ministre bulgare, Plamen Orecharski, a rencontré le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, et lui a assuré que son pays allait se mettre en conformité avec la législation communautaire. R.Plevneliev, lui, doute de cet engagement et a donc mis le gouvernement en demeure de s’expliquer. La situation de la Bulgarie est d’autant plus complexe que la section bulgare du gazoduc doit être construite par la société Stroytransgaz, détenue par Guennadi Timtchenko, lui-même actuellement sous le coup des sanctions adoptées par les États-Unis à l’encontre d’un certain nombre de personnalités russes dans le cadre de la crise ukrainienne. Stroytransgaz est détenu à 63% par Volga Resources, fonds d’investissement détenu par G.Timtchenko.
Or J.M.Barroso a prévenu que la Commission pourrait mettre en place des actions à l’encontre de la Bulgarie pour non-respect des règles communautaires. Sofia peine à concilier l’inconciliable dans cette affaire. En avril, l’Acte énergétique en vigueur en Bulgarie a été amendé afin de modifier le statut de la section offshore du gazoduc et de la rendre accessible à des tierces parties. L’enjeu est d’importance pour la Bulgarie, puisque la valeur totale des installations construites sur le territoire doit atteindre 3,5 milliards d’euros, dont 20 à 30% devraient être octroyés à des entreprises locales. Le 27 avril, le directeur exécutif de South Stream Bulgaria, Vladimir Inkov, a par ailleurs confirmé l’intérêt de Stroytransgaz de prendre en charge la construction du tube. C’est précisément cette préférence accordée aux entreprises russe et bulgares qui pose problème à l’UE, ce dont Gazprom ne semble pas vouloir se soucier. En avril, le directeur de Gazprom, Alexeï Miller, a d’ailleurs confirmé que la construction des portions bulgare et serbe du gazoduc démarrerait en juillet prochain.
Ce projet ne pose pas problème qu’à Bruxelles, et la question énergétique est actuellement largement débattue en Bulgarie. L’opposition de centre droit a même appelé à un vote de défiance à l’encontre du gouvernement socialiste, soupçonné d’être trop favorable à la Russie en matière énergétique. Concernant le projet South Stream, elle reproche notamment au gouvernement de ne pas avoir procédé à un appel d’offre qui, avec transparence, aurait laissé leur chance à des entreprises communautaires. Interrogé sur la question, le député Vladimir Ourouchev (GERB), à la question de savoir si le gouvernement avait, à son avis, agi de la sorte par sympathies pro-russes ou par corruption, a répondu qu’il ne pensait pas que ce soit par sympathie.
Dépêche publiée le 29/05/2014