roms: La Journée internationale du 8 avril
Roms: La Journée internationale du 8 avril
Par Horia-Victor Lefter (sources: Prague Daily Monitor, Prague Post, Balkan Insight, Romania Insider, Amnesty international, Commission européenne, Deutsche Welle)
regard-est
Chaque année, autour de la journée internationale des Roms, le 8 avril, des événements sont organisés dans plusieurs pays Européens. C'est ainsi que le 4 avril 2014, des responsables politiques et dirigeants locaux, nationaux et de l’UE se sont rassemblés à la Commission européenne à Bruxelles, et ont rencontré des représentants des douze millions Roms d’Europe pour débattre des politiques nationales d’intégration dans les pays membres de l'UE comme dans les pays voisins. Ayant maintenu l’intégration des Roms en bonne place dans l'agenda politique, la Commission souhaitait faire du sommet un espace d’échanges où les Roms, et notamment ceux d’Europe centrale et du sud, puissent exprimer leur position, considérant que c'est une région où ils sont très peu représentés politiquement.
À la veille du sommet, la vice-présidente de la Commission, Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la Justice, remarquait qu’en comparaison avec la situation des Roms lors du sommet de Cordoue en 2010, aujourd’hui, «un vent de changement souffle sur l'Union européenne». Le rapport de la Commission européenne, rendu public à la fin du sommet, tient à souligner certains progrès, notamment au sujet des enfants roms et des programmes d’accès à la santé. Cependant, les représentants européens ont dû constater que la discrimination des Roms reste répandue, bien qu’elle «n’ait aucune place dans l’Union européenne».
C'est la Roumanie qui se trouva au centre de l’attention durant cette rencontre. Ce pays fut pointé du doigt par l’ensemble des organisations, dont Amnesty international, la Commission européenne et la Banque mondiale, pour avoir maintenu les Roms dans une situation de ségrégation et de pauvreté. Par ailleurs, une demande soumise à la Commission européenne a exigé que le président roumain, Traian Băsescu, n’y soit plus invité, compte tenu de ses déclarations jugées scandaleuses. Au mois de février 2014, il avait en effet reçu une amende pour des affirmations discriminatoires à l’égard des Roms. Il n’en était pas à sa première déclaration de ce genre: en 2010, en Slovénie, il avait déclaré que «peu d’entre eux veulent travailler» et «traditionnellement, beaucoup vivent de la mendicité». Ainsi, le dernier rapport de la Banque mondiale d’avril 2014 souligne les barrières auxquelles les Roms se confrontent quotidiennement pour accéder à l’éducation et à l’emploi en Roumanie. Une étude récente montre par ailleurs la place importante qu’occupent les Roms, avec les Hongrois et les homosexuels, dans les discours haineux en Roumanie. La police roumaine est elle-même, selon le blog Criticactac, mise en cause après qu’au mois de mars un Rom a trouvé la mort dans un commissariat pendant un interrogatoire. Pour ces différentes raisons, la ministre roumaine du Travail, Rovana Plumb, présente au sommet, a été critiquée après avoir déclaré que «l’intégration des Roms est un engagement constant et de longue date du gouvernement roumain».
Plus récemment encore, le 8 avril, la Roumanie a dû également répondre aux accusations de la part de la ministre suédoise en charge des Affaires européennes, Birgitta Ohlsson. Membre d’un gouvernement qui vient de faire son mea culpa en publiant, le 25 mars, un vaste rapport sur sa responsabilité dans la discrimination des Roms tout au long du XXe siècle, la ministre s’est dite révoltée face au refus du gouvernement roumain de collaborer afin de pouvoir absorber des fonds européens en faveur des Roms. Son homologue roumain a très rapidement réagi en qualifiant les affirmations suédoises d’injustes et sans tact, et ce, d’autant plus que la Roumanie «n’a jamais refusé et ne refusera jamais une proposition de collaborer avec un autre État membre». Selon le même responsable, les politiques mises en place en Roumanie ont profité jusqu’à présent à près de 20% de la communauté rom.
À la veille du sommet, la vice-présidente de la Commission, Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la Justice, remarquait qu’en comparaison avec la situation des Roms lors du sommet de Cordoue en 2010, aujourd’hui, «un vent de changement souffle sur l'Union européenne». Le rapport de la Commission européenne, rendu public à la fin du sommet, tient à souligner certains progrès, notamment au sujet des enfants roms et des programmes d’accès à la santé. Cependant, les représentants européens ont dû constater que la discrimination des Roms reste répandue, bien qu’elle «n’ait aucune place dans l’Union européenne».
C'est la Roumanie qui se trouva au centre de l’attention durant cette rencontre. Ce pays fut pointé du doigt par l’ensemble des organisations, dont Amnesty international, la Commission européenne et la Banque mondiale, pour avoir maintenu les Roms dans une situation de ségrégation et de pauvreté. Par ailleurs, une demande soumise à la Commission européenne a exigé que le président roumain, Traian Băsescu, n’y soit plus invité, compte tenu de ses déclarations jugées scandaleuses. Au mois de février 2014, il avait en effet reçu une amende pour des affirmations discriminatoires à l’égard des Roms. Il n’en était pas à sa première déclaration de ce genre: en 2010, en Slovénie, il avait déclaré que «peu d’entre eux veulent travailler» et «traditionnellement, beaucoup vivent de la mendicité». Ainsi, le dernier rapport de la Banque mondiale d’avril 2014 souligne les barrières auxquelles les Roms se confrontent quotidiennement pour accéder à l’éducation et à l’emploi en Roumanie. Une étude récente montre par ailleurs la place importante qu’occupent les Roms, avec les Hongrois et les homosexuels, dans les discours haineux en Roumanie. La police roumaine est elle-même, selon le blog Criticactac, mise en cause après qu’au mois de mars un Rom a trouvé la mort dans un commissariat pendant un interrogatoire. Pour ces différentes raisons, la ministre roumaine du Travail, Rovana Plumb, présente au sommet, a été critiquée après avoir déclaré que «l’intégration des Roms est un engagement constant et de longue date du gouvernement roumain».
Plus récemment encore, le 8 avril, la Roumanie a dû également répondre aux accusations de la part de la ministre suédoise en charge des Affaires européennes, Birgitta Ohlsson. Membre d’un gouvernement qui vient de faire son mea culpa en publiant, le 25 mars, un vaste rapport sur sa responsabilité dans la discrimination des Roms tout au long du XXe siècle, la ministre s’est dite révoltée face au refus du gouvernement roumain de collaborer afin de pouvoir absorber des fonds européens en faveur des Roms. Son homologue roumain a très rapidement réagi en qualifiant les affirmations suédoises d’injustes et sans tact, et ce, d’autant plus que la Roumanie «n’a jamais refusé et ne refusera jamais une proposition de collaborer avec un autre État membre». Selon le même responsable, les politiques mises en place en Roumanie ont profité jusqu’à présent à près de 20% de la communauté rom.
Dépêche publiée le 17/04/2014