Moldavie: la Gagaouzie va devoir choisir entre l’UE et la Russie

Le Courrier des Balkans
De notre correspondant à Bucarest
Mise en ligne : vendredi 17 janvier 2014
Le 2 février, les habitants de la région autonome de Gagagouzie, dans le sud de la Moldavie, sont appelés à un référendum controversé pour choisir entre le ralliement à l’UE ou à la Russie. Le Président roumain Traian Băsescu demande aux 28 de soutenir plus fermement la souveraineté de Chişinău, qui s’est résolument engagée vers l’intégration européenne.

Par Matei Martin

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Carte du Monde Diplomatique

La Gagaouzie (Gagauz Yeri) est une région autonome du sud de la Moldavie, majoritairement peuplée par une population turcophone de tradition orthodoxe.


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La région prévoit d’organiser un référendum « consultatif » le 2 février pour choisir entre l’UE et l’Union Douanière (Russie-Belarus-Kazakhstan). Ce vote est en fait une manière de mettre pression sur le gouvernement de Chişinău qui devra choisir entre l’intégrité territoriale et l’adhésion à l’UE. Le référendum est d’ailleurs soutenu par les communistes moldaves, adversaires de la voie européenne.

Le Président roumain Traian Băsescu accuse l’UE de ne pas réagir aux risques posés à l’indépendance et à la souveraineté de la République de Moldavie. Lors de la réception annuelle des ambassadeurs étrangers en poste à Bucarest, le 15 janvier, Traian Băsescu a notamment accusé les pays occidentaux de ne soutenir la souveraineté de la République de Moldavie « qu’en paroles ».

Selon RFI, le chef de l’État roumain a même précisé qu’il était prêt à « faire une offre politique » à Chişinău en cas de « provocations » de la Transnistrie ou de la Gagaouzie qui risqueraient de freiner son processus d’intégration à l’UE. Une manœuvre politique qui s’inscrit dans son projet de réunification entre la Moldavie et la Roumanie.

La Russie joue avec habilité sa carte dans la région en soutenant, de manière plus ou moins transparente, tout groupe séparatiste capable de déstabiliser le gouvernement moldave pro-européen. Selon le journal Publika, l’ambassadeur russe à Chişinău aurait ainsi déclaré qu’en 2014, les Gagaouzes bénéficieront « d’une attention particulière de Moscou ».

Depuis que Chişinău a annoncé sa volonté de rejoindre l’UE, les menaces et les intimidations contre les Moldaves - et surtout contre les écoles à enseignement en roumain - se multiplient aussi en Transnistrie, région séparatiste située à l’est du pays sous l’influence de Moscou.