Bulgarie: contre la corruption, la «révolution des tomates»

Novinite/courrierdesbalkans
Traduit par Jaklina Naumovski
Publié dans la presse : 25 novembre 2012
Mise en ligne : mercredi 28 novembre 2012
Les Ukrainiens ont eu leur « révolution orange », les Géorgiens leur « révolution de la rose »… Aujourd’hui, les Bulgares sont en passe d’avoir leur « révolution des tomates » ! Las de vivre depuis des années dans un système corrompu, les citoyens bulgares ont pacifiquement exprimé leur ras-le-bol devant le parlement. Ils ont tenté de jeter des tomates sur l’édifice, mais la police les en a empêchés.
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(Reuters)

Samedi 24 novembre, suite à l’appel lancé sur Facebook par le poète Nikolaï Kolev, 61 ans, ancien dissident, entre 1500 et 2000 personnes ont protesté devant l’enceinte du parlement, appelant à lancer des tomates pour protester contre la corruption.

Sur les banderoles, on pouvait lire « Assez d’hypocrisie politique ». Mais les manifestants ont été tenus à l’écart par un dispositif de quelque 400 policiers.

Nikolaï Kolev a été arrêté mardi 20 novembre, après avoir lancé des tomates sur l’édifice du parlement. « Je voulais montrer l’exemple », a-t-il déclaré. Il avait envoyé une lettre à toutes les personnalités politiques, aux radios et télévisions, les incriminant d’être responsables de la corruption généralisée, de la criminalité et du manque de liberté de la presse en Bulgarie, et menacé de jeter des tomates sur leurs bâtiments.

La corruption et le crime organisé en Bulgarie rongent la croissance du pays et ralentissent son avancée au sein de l’Union européenne. Selon des chiffres officiels, environ 150 000 pots de vins ont été versés tous les mois en 2011.

Au sein de l’opposition, des voix s’élèvent, appelant au changement. « Les citoyens n’ont plus confiance en l’État. La Bulgarie est-elle moins corrompue qu’il y a quatre ans ? Certainement pas non », a déclaré Nikolaï Kolev dans un entretien au Financial Times.

Mais les organisateurs du « lancer de tomates » ont prévu de renouveler ce type d’événement en signe de protestation la situation actuelle, espérant que cette « révolution » ait des effets à long terme.