de la partitocràcia com a col.lapsant contemporani de la democràcia...
Estonie: Le mouvement contestataire citoyen contre le pouvoir politique s'intensifie
Par Katerina Kesa (Sources: Eesti Päevaleht, Postimees, Eesti Rahvusringhääling, delfi.ee)
Depuis la révélation, en mai dernier, de l’existence de financements douteux reçus par la formation au pouvoir, le parti de la Réforme (Reformerakond), le mécontentement de la société civile n’a eu de cesse de s’intensifier, surtout après le classement de l’affaire par la justice, en octobre dernier. Ces derniers jours, l’exaspération gagne du terrain et semble éveiller un véritable mouvement de contestation citoyen contre la cartellisation des partis politiques et l’éloignement du pouvoir des citoyens.
Ainsi, un rassemblement s’est tenu à Tartu le 13novembre, à l’occasion du 18ème anniversaire du parti de la Réforme: les citoyens se sont réunis avec des slogans comme «Assez de mensonges» ou «Restart, Estonia!». Une autre manifestation est prévue pour le samedi 17 novembre, dans la capitale cette fois. Parallèlement, une pétition intitulée «Charte 12», lancée par une dizaine de leaders d’opinion et d'intellectuels estoniens et qui, le 15 novembre au soir, avait déjà recueilli près de 14.000 voix, appelle à rendre la politique estonienne plus ouverte, plus transparente, à empêcher la concentration du pouvoir politique par les partis et à inclure la société civile dans les discussions.
De fait, beaucoup de leaders d’opinions sont préoccupés par ce système politique très fermé qui décide de tout au nom du «mandat qu’on lui a accordé» ou prétextant «qu’il n’y a pas d’alternatives». Dans un article, intitulé «Back to the URSS», Rein Raud, écrivain et ancien recteur de l’Université de Tallinn, va même plus loin en constatant que si, pendant longtemps, la classe politique dirigeante avait tendance à répondre à la moindre critique faite à son égard par «Voulez-vous le retour à l’Union soviétique alors?», aujourd’hui, la culture politique estonienne ressemble à maints égards en effet à celle de l’époque soviétique. Selon la sociologue Marju Lauristin, seules la pression et les initiatives de la société civile pourraient faire cesser cette monopolisation du pouvoir entre les mains d’un -voire de deux- parti(s) qui a commencé à se développer peu avant l’entrée de l’Estonie dans l’Union européenne. Le président estonien, T.H.Ilves, resté en retrait jusqu’à présent, a fini par faire une déclaration, le 14 novembre, en promettant d’inviter prochainement les représentants des partis politiques et les leaders d’opinion pour débattre des modifications à apporter au système politique. Certains pensent déjà que cette proposition va permettre aux Réformistes de noyer le scandale et leurs mensonges dans un débat plus général. D’autres craignent encore qu’avec l’initiative de la Charte 12, certains ne finissent par penser que le système partisan et de démocratie parlementaire ne sont plus adaptés à l’Estonie. Enfin, ce mouvement de contestation saura-t-il gagner l’ensemble de la population, dont une grande partie, habituée à être patiente et devenue indifférente à la politique, a perdu tout espoir que sa voix puisse être entendue? Selon un récent sondage, 46% de la population dit qu’elle ne voterait pour aucun des partis…
Site de la pétition: http://petitsioon.ee/harta12
Depuis la révélation, en mai dernier, de l’existence de financements douteux reçus par la formation au pouvoir, le parti de la Réforme (Reformerakond), le mécontentement de la société civile n’a eu de cesse de s’intensifier, surtout après le classement de l’affaire par la justice, en octobre dernier. Ces derniers jours, l’exaspération gagne du terrain et semble éveiller un véritable mouvement de contestation citoyen contre la cartellisation des partis politiques et l’éloignement du pouvoir des citoyens.
Ainsi, un rassemblement s’est tenu à Tartu le 13novembre, à l’occasion du 18ème anniversaire du parti de la Réforme: les citoyens se sont réunis avec des slogans comme «Assez de mensonges» ou «Restart, Estonia!». Une autre manifestation est prévue pour le samedi 17 novembre, dans la capitale cette fois. Parallèlement, une pétition intitulée «Charte 12», lancée par une dizaine de leaders d’opinion et d'intellectuels estoniens et qui, le 15 novembre au soir, avait déjà recueilli près de 14.000 voix, appelle à rendre la politique estonienne plus ouverte, plus transparente, à empêcher la concentration du pouvoir politique par les partis et à inclure la société civile dans les discussions.
De fait, beaucoup de leaders d’opinions sont préoccupés par ce système politique très fermé qui décide de tout au nom du «mandat qu’on lui a accordé» ou prétextant «qu’il n’y a pas d’alternatives». Dans un article, intitulé «Back to the URSS», Rein Raud, écrivain et ancien recteur de l’Université de Tallinn, va même plus loin en constatant que si, pendant longtemps, la classe politique dirigeante avait tendance à répondre à la moindre critique faite à son égard par «Voulez-vous le retour à l’Union soviétique alors?», aujourd’hui, la culture politique estonienne ressemble à maints égards en effet à celle de l’époque soviétique. Selon la sociologue Marju Lauristin, seules la pression et les initiatives de la société civile pourraient faire cesser cette monopolisation du pouvoir entre les mains d’un -voire de deux- parti(s) qui a commencé à se développer peu avant l’entrée de l’Estonie dans l’Union européenne. Le président estonien, T.H.Ilves, resté en retrait jusqu’à présent, a fini par faire une déclaration, le 14 novembre, en promettant d’inviter prochainement les représentants des partis politiques et les leaders d’opinion pour débattre des modifications à apporter au système politique. Certains pensent déjà que cette proposition va permettre aux Réformistes de noyer le scandale et leurs mensonges dans un débat plus général. D’autres craignent encore qu’avec l’initiative de la Charte 12, certains ne finissent par penser que le système partisan et de démocratie parlementaire ne sont plus adaptés à l’Estonie. Enfin, ce mouvement de contestation saura-t-il gagner l’ensemble de la population, dont une grande partie, habituée à être patiente et devenue indifférente à la politique, a perdu tout espoir que sa voix puisse être entendue? Selon un récent sondage, 46% de la population dit qu’elle ne voterait pour aucun des partis…
Site de la pétition: http://petitsioon.ee/harta12
Dépêche publiée le 15/11/2012
Zone : Etats baltes