élections en Grèce: après le 6 mai, tous les scénarios sont possibles
6 mai : élections de crise en Grèce
Les électeurs grecs retourneront aux urnes le 6 mai, pour des élections prévues depuis la formation du gouvernement « technique » de Lucas Papademos, à l’automne dernier. Les sondages laissent prévoir un effondrement des partis « traditionnels », le PaSoK et la Nouvelle démocratie (droite), une poussée de la gauche radicale et un éclatement de la scène politique... Se dirige-t-on vers un pays ingouvernable ?
Élections en Grèce: après le 6 mai, tous les scénarios sont possibles
Par Panagis Galiatsatou et Yorgos Bourdaras
- La composition du futur Parlement pourrait révéler bien des suprises
Le compte à rebours a commencé pour la campagne électorale la plus courte de ces dernières années, et tous les sondages indiquent qu’elle préfigure une période de grande instabilité politique. Des états-majors des grands partis à la base de l’électorat, la même inquiétude diffuse se répand, car nul ne sait de quoi demain sera fait.
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6 mai : élections de crise en Grèce
Ces élections de la crise et de l’incertitude sont anxiogènes non seulement à l’intérieur du pays mais aussi chez la plupart de nos partenaires qui suivent avec un grand intérêt l’évolution de la campagne et souhaitent qu’elle aboutisse à la formation d’un gouvernement viable et stable pour que l’application du nouvel accord de prêt se fasse sans obstacle.
Cependant, l’éclatement évident de la scène politique et l’instabilité qui risque d’en découler provoquent nombre de discussions sur la situation au lendemain des élections. En effet, lors des dernières élections, en 2009, le bipartisme était encore bien installé : Pasok et Nouvelle-Démocratie se partageaient 251 sièges, suivis du Parti communiste (KKE) avec 21 sièges, le LAOS (extrême droite) en pleine ascension faisait entrer 15 députés au Parlement, et le cinquième parti, la coalition de la gauche radicale SYRIZA, obtenait 13 élus.
Aujourd’hui, alors que le Parlement a été dissous, le Pasok ne compte plus que 129 députés sur les 160 élus en 2009, puisque beaucoup ont été radiés des listes et d’autres se sont eux-mêmes émancipés du parti. Certains ont créé leur propre parti - l’Union sociale -, d’autres ont rejoint les rangs du SYRIZA ou ceux de la Gauche démocratique.
Cette logique d’éclatement n’a pas frappé que le Pasok. À droite, l’itinéraire de Nouvelle Démocratie a pris la direction suivante : le parti a perdu certains de ses responsables avec la création de l’Alliance démocratique de Dora Bakogiannis puis, plus récemment, avec celle des Grecs indépendants de Panos Kamménos.
Le but prioritaire de Nouvelle Démocratie reste d’obtenir la majorité absolue, mais les sondages indiquent qu’aucun des deux grands partis, la Nouvelle Démocratie et le Pasok, n’obtiendra la majorité au parlement, si bien que le risque est celui de voir apparaître une scène politique morcelée. C’est le sujet des conversations de tous les stratèges des partis grecs, et voici les scénarii les plus envisageables :