minorités ethno-confessionnelles à l’Iran (V/VI)
(cont. V-VI)
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[1] Cf. Pierre Lecoq (éd. et trad.), Les inscriptions de la Perse achéménide, Paris, Gallimard, 1997, pp. 219-226.
[2] Cf. Jacques Leclerc, « Iran : Jomhuri-ye Eslami-ye Iran » (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/iran.htm).
[3] Cf. Franck Patinaux, « Achéménides », in Labiana Callipolis (Laboratoire d’Historie ancienne), 10 avril 2009 (http://labiana.univ-corse.fr/Achemenides_a44.html).
[4] L’Empire sassanide est le second empire persan et le nom de la quatrième dynastie iranienne (226-651). Les Sassanides furent les premiers à appeler leur empire Eranshahr ou Iranshahr, signifiant « Terre des Aryens ».
[5] Cf. Jean-Paul Burdy, « Minorités ethniques et intégration nationale », blog Questions d’orient, questions d’Occident, 31 mars 2016 (https://sites.google.com/site/questionsdorient/les-mots-de-l-iran-lexique/minorites-ethniques).
[6] Cf. Jacques Leclerc, « Iran : Jomhuri-ye Eslami-ye Iran » (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/iran.htm).
[7] D’où les accusations de « déviationnisme » formulées par les « ultra-conservateurs » du clergé à l’encontre de l’entourage « laïc » mais en même temps « messianiste » du président Mahmoud Ahmadinejad que l’on pourrait qualifier d’« ultra-radical » dans la remise en cause implicitement « révolutionnaire » qu’il fait de la légitimité théologico-politique du clergé au pouvoir en Iran.
[8] Article 11 : « Selon le commandement du noble verset (‘Certes, cette communauté qui est la vôtre est une communauté unique, et je suis votre Seigneur, Adorez-moi, XXI, 92’), tous les musulmans forment une seule communauté et le gouvernement de la République islamique a le devoir d’établir sa politique générale sur la base de l’alliance et de l’union des nations islamiques, et de mettre en œuvre des efforts systématiques afin de réaliser l’unité politique, économique et culturelle du monde musulman ».
[9] Cf. Constitution de ka République islamique d’Iran (http://imam-khomeini.com/web1/uploads/constitution.pdf).
[10] Cf. Pierre Emmery, « Nation et minoritrés en Iran : face au fait minoritaire, quelle réponse institutionnelle ? », on Les Clés du Moyen-Orient, 1er avril 2016 (https://www.lesclesdumoyenorient.com/Nation-et-minorites-en-Iran-face-au-fait-minoritaire-quelle-reponse.html).
[11] Article 15 :
« 1) La langue (zaban) et l’écriture officielles communes à tout le peuple (mellat) iranien sont le farsi (persan) et l’écriture persane. Les documents, les correspondances et les textes officiels, ainsi que les livres scolaires doivent être rédigés dans cette langue et avec cette écriture.
2) Toutefois, l’usage de langues locales ou de celles des tribus dans la presse et les moyens de communication de masse, ainsi que pour l’enseignement de la littérature de ces langues dans les écoles est autorisé à côté du persan ».
[12] Cf. Jacques Leclerc, « Iran : Jomhuri-ye Eslami-ye Iran » (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/iran.htm).
[13] ghomi étant dérivé de l’arabe ghom et pouvant se traduire par « ethnie ».
[14] Article 19 : « Le peuple d’Iran, quel que soit l’ethnie ou le groupe, jouit de droits égaux, la couleur, la race, la langue, etc., ne seront pas une cause de privilèges ».
[15] Cf. Mohamad Peykani, « L’évolution de la langue persane au cours de l’Histoire », in La Revue de Téhéran, n° 88, mars 2013 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1707).
[16] L’aire linguistique des langues indo-iraniennes s’étend sur un vaste espace allant du Kurdistan turc jusqu’au centre de l’Inde, incluant une partie de l’Irak, puis pratiquement tout l’Iran, le Tadjikistan, le Pakistan, l’Afghanistan, le Bengladesh, le Népal et le Sri Lanka.
[17] Cf. Afsâneh Pourmazâheri, « Histoire de la langue persane en Iran et ailleurs. Retour sur une langue indoeuropéenne trimillénaire », in La Revue de Téhéran, n° 87, février 2013 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1697).
[18] Le persan dâri est demeuré très proche de la langue littéraire d’origine tandis que le persan tâdjiki a davantage emprunté au turc et au russe.
[19] Cf. Jacques Leclerc, « Iran : Jomhuri-ye Eslami-ye Iran » (http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/iran.htm).
[20] Les Azéris, principalement musulmans chiites, constituent le deuxième groupe ethno-linguistique d’Iran après les Persans. Leur population, qui constitue presque selon les statistiques entre 15 % et 25 % de la population iranienne, est plutôt concentrée dans les provinces septentrionales du pays notamment en Azerbaïdjan oriental (Āzarbāyjān-e Šarqi en Persan), région située dans le Nord-Ouest du pays, et qui jouxte sa « fausse jumelle » que constitue la province d’Azerbaïdjan occidental (Azarbāyejān-e-Qarbi en Persan ; Qarbi Azarbaycan en Azéri) où on trouve également des Azéris mais qui se trouve probablement peuplée majoritairement de Kurdes (Azerbaycanî Rojawa en Kurde) comme son nom ne l’indique pas. Les frontières administratives actuelles des deux provinces azéries sont un artifice du découpage administratif iranien et ne correspondent pas aux frontières de l’Azerbaïdjan historique. Cf. Afsâneh Pourmazâheri, « Fragments d’archéologie et d’Histoire de l’Azerbaïdjan”, in La Revue de Téhéran, n ° 84, novembre 2012 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1660). Le nom Azerbaïdjan vient du nom Atro Patikan en vieux-Persan ou du moyen persan Adur Paiyigan. Le nom signifie « Le gardien du feu », une référence au feu zoroastrien sacré qui brûlait dans le grand temple du feu à Ganzak/Ganzaca (la moderne Takan), première capitale d’Azerbaïdjan. La capitale de l’Azerbaïdjan oriental actuel est Tabriz. L’antique Tabriz est la ville la plus importante de la province, du point de vue culturel, politique et économique. Elle fut d’ailleurs longtemps la capitale économique de la Perse moderne. Cette province a de fait des frontières communes avec la République d’Azerbaïdjan, l’Arménie et l’ancien « Khanat » - une principauté territoriale turco-mongole dirigée par un Khan (« Chef » en turc) - du Nakhitchévan. Un réseau développé de routes et de chemin de fer relie l’Azerbaïdjan de l’Est aux autres parties de l’Iran et aux pays voisins. L’Azerbaïdjan oriental est l’un des territoires les plus anciens en Iran. Il contient Anshan, la capitale des Elamites - civilisation qui s’est développée durant la Haute-Antiquité dans le Sud-Ouest de l’actuel Iran en marge de la civilisation sémitique de Mésopotamie -, et le noyau de l’ancien empire perse. Durant le règne d’Alexandre le Grand en Iran (entre 336 - 331 av J-C), un guerrier nommé Attorpat aurait mené une révolte dans cette région, qui est ensuite devenue un territoire Mède et qui a par la suite été renommée Attorpatkan. Depuis lors, cette région a été connue sous les noms d’Azarabadegan, Azarbadgan et Azerbaïdjan. Certaines recherches mentionnent que la naissance de Zoroastre aurait même eu lieu dans cette région, au voisinage du Lac d’Orumieh (Chichesht), dans la ville de Konzak. Cette très ancienne province de l’Iran a toujours eu une place prédominante dans la construction de l’État iranien. Il convient notamment de rappeler que la dynastie Safavide (1501 - 1722) qui avait précisément établi sa capitale à Tabriz, était dominée par des Iraniens d’ascendance azérie, donc turque. De fait, la langue azérie est une langue de la famille ouralo-altaïque, ayant des liens étroits avec le turc même si la langue pratiquée aujourd’hui est rattachée avec insistance par le pouvoir central perse à une origine irano-mède et désignée comme de l’« azéri moderne » (et non comme du « turc »). De manière générale, les Azéris ont toujours été bien intégrés en Iran : de fait, la plupart des nobles et Grands d’Iran en sont issus comme les principales figures de la Révolution constitutionnelle de 1907 contre Mohamad Ali Shah Qadjar (8 janvier 1907 - 16 juillet 1909) lequel, en tant que Prince héritier, était d’ailleurs vice-roi d’Azerbaïdjan, puis de la Révolution islamique de 1979 dont l’actuel « Guide » Ali Khamenei est un Azéri. Voire de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, natif de Garmsar (province de Semnan) et qui, selon la rumeur, pourrait également être issu d’une famille d’Azéris, très nombreux dans cette ville. On peut à certains égards parler d’un sentiment « supra-ethnique » du nationalisme iranien dans la minorité azérie, résolument bilingue et pratiquant généralement l’exogamie. Ainsi, des Azéris, ou des Iraniens ayant des racines en parties azéries, se retrouvent effectivement dans les plus hautes fonctions politiques ou religieuses de l’Etat iranien. Cf. Rasmus Christian Elling dans son ouvrage intitlé Minorities in Iran : Nationalism and Ethicity after Khomeini, London, Palgrave Macmillan, 2013. L’ethnicité azérie connaît traditionnellement une sorte de double allégeance à l’Etat-nation iranien et à l’Ommat (cette communauté d’appartenance supra-nationale qui a remplacé l’ordre impérial). Mais les Azéris n’en conservent pas moins un sentiment très vif de leur particularisme parfois vécu comme une forme de stigmatisation - le Shah Pahlavi a pu qualifier les Azéris de « singes » - qui peut donner lieu à un certain nombre de revendications identitaires. Il n’existe aujourd’hui aucun mouvement autonomiste de masse, et moins encore sécessionniste, chez les Azéris d’Iran, de confession musulmane chiite pour la plupart. Et en tant que Chiites, ils ne sont pas sujets aux mêmes formes de discrimination que les minorités pratiquant d’autres religions et sont bien intégrés dans la vie économique. Aujoiurd’hui, ils possèdent des journaux et des programmes de radio dans leur propre langue. Leurs revendications en matière de droits culturels et linguistiques se font cependant de plus en plus fortes, les Azéris d’Iran réclamant en particulier la mise en œuvre de leur droit, prévu par la Constitution de la République islamique du 24 octobre 1979, de bénéficier d’une éducation en langue azérie . Mais seule une petite minorité prône la sécession de l’Azerbaïdjan iranien de la République islamique d’Iran en vue d’une union éventuelle avec la République d’Azerbaïdjan voisine (8 millions d’habitants), qui a recouvré son indépendance le 31 août 1991 après avoir été une république socialiste fédérée d’Union soviétique depuis 1936, dans le prolongement du précédent constitué par l’avènement, sous la conduite de Cheikh Muhammed Khyabbani, d’une éphémère république qui prit le nom d’Azadistan avec Tabriz pour capitale durant à peine six mois, de juin à septembre 1920.
[21] Les Turkmènes d’Iran, dont le nombre s’élève à environ 1 400 000 personnes, sont plutôt concentrés dans les provinces du Golestan et du Khorassan du nord. Ils sont également présents dans la moitié nord de la province du Golestan dont la ville la plus peuplée est Gonbad-e Kavous. En dehors de celle-ci, Bandar-e Torkaman est la ville la plus peuplée par les Turkmènes. Cf. Afsaneh Pourmazaheri, « L’Iran contemporain : une mosaïque de minorités ethniques et culturelles » in La Revue de Téhéran, n°103, juin 2014 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1916#gsc.tab=0).
[22] Cf. http://opa.online.free.fr/article.php3 ? id_article=794.
[23] Avant l’arrivée de l’islam, le zoroastrisme était la religion officielle de l’Iran sous les Sassanides. Il a été submergé par l’invasion arabe au VIIème siècle, et l’islamisation progressive de l’Iran pendant les quatre siècles suivants. Le zoroastrisme ne compterait plus que 30 000 à 35 000 fidèles en Iran, résidant surtout dans de petits villages, contrairement aux Juifs et aux Chrétiens réunis dans des agglomérations. Cf. Salomé Saqué, « Iran : la persécution silencieuse des minorotés religieuses », on Le vent se lève, 22 février 2018 (https://lvsl.fr/iran-la-persecution-silencieuse-des-minorites-religieuses).
[24] Les quelques 300000 chrétiens sont pour l’essentiel arméniens (150000) et assyro-chaldéens. Cf. Djamileh Zia, « Les Assyriens et les Chaldéens d’lran », in La Revue de Téharan, n° 38, janvier 2009 (http://www.teheran.ir/spip.php?article876).
[25] Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’Iran abrite aussi la deuxième communauté juive du Moyen-Orient après Israël. Ses quelque 10 000 membres descendent pour certains des Juifs restés dans la région après l’exil à Babylone, au VIème siècle av. J.-C.. Cette communauté était restée importante jusqu’au moment de la révolution islamique de 1979 lorsqu’elle comptait encore entre 80 000 et 100 000 membres, alors que les communautés juives des autres pays du Moyen-Orient avaient presque disparu suite à la création d’Israël. Environ 20 000 Juifs sont partis dès les premiers mois de la révolution et quelque 60 000 les années suivantes, 35 000 aux Etats-Unis, 20 000 en Israël et 5 000 en Europe. Bien que la Constitution de 1979 donne un statut officiel aux Juifs et même un siège au Parlement, la plupart des membres de cette communauté ont émigré vers Israël stigmatisé comme « entité sioniste » avec la manifestation d’un antisionisme du régime qui confine parfois à l’antisémitisme comme dans les diatribes anti-israéliennes et négationnistes de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad.
[26] Cf. Article 13 : « Les Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens sont reconnus comme les seules minorités religieuses qui, dans les limites de la loi, sont libres d’accomplir leurs rites religieux et, quant au statut personnel et à l’éducation religieuse, agissent en conformité avec leur liturgie ». En vertu de cet article, ces trois confessions bénéficient généralement de la liberté de culte, de la disposition de leurs lieux de culte, de leur statut personnel propre (mariage, divorce, héritage) et disposent théoriquement de leurs écoles (en langue farsi, avec un directeur musulman) et leurs lieux communautaires.
[27] La religion bahaïe, aussi connue sous le nom de bahaïsme ou de foi bahaïe, a été fondée par le Persan Mirza Husayn Ali (1817-1892). Ce nom est dérivé du surnom donné à son fondateur : Baha’ullah (en arabe, « Gloire de Dieu » ou « splendeur de Dieu »). Il fut le disciple d’un certain Siyyid Mírza Ali-Muhammad (1819-1850) qui prit le titre de « Bab » (signifiant « porte » en arabe) en prétendant être Al-Qaïm (« Celui qui s’élève », encore appelé « l’imam Caché » ou Al-Mahdí, « celui qui est bien guidé », en arabe), annoncé par la tradition islamique et attendu par les musulmans avant le « Jour du Jugement ». La doctrine de Baha’ullah a de fait été influencée par le « Babisme », ce mouvement réformateur millénariste initié par le « Bab », lequel mouvement bouleversa la société iranienne au milieu du XIXème siècle et dont les membres jouèrent un rôle non négligeable dans la promulgation de la constitution iranienne en 1905. Les Bahaïs revendiquent d’ailleurs le « Bab » comme prédécesseur de leur propre religion puisque Baha’ullah se présenta comme un de ses disciples et annonça être la réalisation de sa prophétie. En 2007, la religion bahaïe comptait environ 7 millions de croyants répartis dans plus de 193 pays. Son centre mondial est situé à Haïfa, en Israël. Pour ce qui est de l’Iran, depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les quelque 300 000 à 350 000 Bahaïs du pays sont considérés comme des « infidèles non protégés », en quelque sorte des non-personnes qui n’ont ni droits, ni protection alors qu’ils constituent numériquement parlant la deuxième minorité religieuse après les sunnites. Depuis la révolution islamique de 1979, cette religion monothéiste est strictement interdite par le régime de la République islamique. Leur foi étant postérieure à l’islam, elle n’est à ce titre pas considérée comme une religion par le régime ecclésial iranien. Ils n’ont pas le droit d’entrer à l’université, ni d’occuper un emploi public, ni de bénéficier d’une quelconque aide sociale. Cf. Salomé Saqué, « Iran : la persécution silencieuse des minroités relitieuses », on Le Vent se lève, 22 février 2018 (https://lvsl.fr/iran-la-persecution-silencieuse-des-minorites-religieuses). Ils ne disposent pas du droit de propriété. D’ailleurs, les biens de nombreux Bahaïs sont confisqués, en dépit de la désapprobation de feu le grand Ayatollah Montazéri. Des pressions sont exercées sur les employeurs pour licencier les salariés soupçonnés d’être Bahaïs qui ne peuvent percevoir de retraite, ni même inscrire un nom sur la tombe de leurs défunts, hériter, se réunir pour pratiquer leur religion. Leurs lieux saints et leurs cimetières sont détruits. Cf. « Laissez étudier les Bahaïs », in Le Monde, 16 décembre 2005. « Un bahaï est un mhdur ad-damm, quelqu’un dont le sang peut être versé en toute impunité », souligne Christian Cannuyer. Cf. Christian Cannuyer, Les Bahaïs, Turnhout, Editions Brepols, 1988. Selon la législation iranienne, tuer un Bahaï n’est pas considéré comme un crime. Près de 200 d’entre eux ont ainsi été exécutés entre 1979 et 2010 pour avoir refusé de se convertir à l’isam et des centaines d’adeptes emprisonnés. Un document interne signé en 1991 de la main d’Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, détaille une série de recommandations pour « régler » ce que les autorités appellent « la question bahaïe » : « Le gouvernement traitera les Bahaïs de telle sorte que leur progrès et leur développement soient bloqués. (...) Il faut les expulser des universités, soit lors du processus d’admission, soit au cours de leurs études. [...] L’accès à l’emploi, s’ils s’affichent comme Bahaïs, doit leur être refusé ». Cf. « Laissez étudier les Bahaiïs », in Le Monde, 16 décembre 2005. La loi islamique condamne sans appel la foi bahaïe, car les musulmans considèrent Muhammad comme le dernier des Prophètes et Baha’ullah étant postérieur à Muhammad ne peut donc en aucun cas être selon eux un messager de Dieu. Beaucoup de musulmans désignent explicitement Baha’ullah comme un « apostat » criminel, l’apostasie (riddah en arabe qui a la signification de « tourner le dos ») étant passible de la peine de mort.
[28] Cf. « Iran », on L’observatoire de la liberté religieuse, Rapport 2018 (https://www.liberte-religieuse.org/iran/).
[29] Cf. Article 12 :
« La religion officielle de l’État iranien est l’islam de confession Dja’farite (chiite) ».
[30] À l’origine nomade, les Baloutches sont devenus semi-nomades. Certains vivent le long de la frontière avec le Baloutchistan pakistanais, d’autres voyagent entre le désert du Sistan et Herat (Sistan en hiver, Herat en été). Ils sont subdivisés en plusieurs groupes dont le plus important est Rakhshani (les autres étant Sanjarani, Nahrui, Yamarzaï, Sumarzaï, Gumshazaï, Sarabandi, Miangul, Harut, Salarzaï). Ils sont sunnites hanafites et de langue baloutche. Cf. Djamileh Zia, « La province du Sistân et Baloutchistân, un aperçu historique », in La Revue de Téhéran, n ° 47, octobre 2009 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1058).
[31] Cf. Afsaneh Pourmazaheri, « L’Iran contemporain : une mosaïque de minortés ethniques et culturelles, in La Revue de Téhéran, n°103, juin 2014 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1916#gsc.tab=0).
[32] Cf. Djamileh Zia, « Les frontières orientales de l’Iran de l’Antiquité à nos jours », in La Revue de Téhéran, n ° 47, octobre 2009 (http://www.teheran.ir/spip.php?article1049).
[33] Cf. Chris Zambelis, « The Evolution of the Ethnic Baluch Insurgency in Iran », in Combating Terrorism Center (CTC), Vol. 7, n°3, mars 2014 (https://ctc.usma.edu/the-evolution-of-the-ethnic-baluch-insurgency-in-iran/).
[34] Né en 1984, il est issu d’une tribu renommée du Sarhadd et bénéficie d’un certain prestige théologique acquis, en un ou deux ans de scolarité religieuse, dans la « Maison du savoir », la principale madrassa (« école coranique ») de Zahedan que ses disciples appellent plus familièrement Makki (du nom de son fondateur MawlanaAbd al Aziz Makki qui l’a inaugurée en 1969).
[35] Le Centre de Recherche du Majlis (Parlement) islamique, un think-tank du régime iranien, a dans un rapport mis en garde le pouvoir contre la possibilité d’instabilité interne et de soulèvements intérieurs en l’absence d’une politique de développement à destination des minorités ethniques comme les Baloutches dont 35 % à 50 % sont sans emploi. C’est dans cette perspective qu’il convient d’interpréter le fait qu’à la fin du 9ème conseil des ministres qui s’est déroulé dans la province du Golestan, le 16 mars 2006 à Gorgan, sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad, 80 résolutions favorisant le développement économique et social de la province du Golestan devaient être votées. Un total de 4 000 milliards de rials soit environ 400 000 euros de prêt à un taux préférentiel pour des projets à caractère technique et économique afin de créer des emplois dans la province du Golestan faisait partie des résolutions approuvées. Cette région est régulièrement le théâtre d’inondations meurtrières à cause des déboisements intensifs des montagnes qui l’encerclent : déjà en août 2001, puis en juillet 2002 ; et encore en août 2005, quelque 350 fermettes avaient été emportées par les flots faisant plus de 5 000 victimes.
[36] Cf. Reza Hossein Borr, « The Armed Struggle in the Eastern Parts of Iran Entered a News Phase When the Firts Suicide Mission Was Carried Out in a Militaray Base in Sarawan, Baluchistan, on 29 December 08 », 1er janvier 2009 (www.thebaluuch.com/010109_report.php).
[37] Cf. Amineh Soghdi, « Baluch Celebrate Rebel’s Arrest », on Institute for War and Peace Reporting, 10 mars 2010.
[38] Cf. « Jundallah Claim Responability for Bomb Blast », Press TV, 30 mai 2009. Cité par Chris Zambélis, « A New Phase of Resistance and Insurgency in Iranien Baluchistan », in Combating Terrorism Center Sentinel, Vol. 2, n°7, juillet 2009, pp. 15-18, p. 15.
[39] Cf. « Guérillas secrètes au Sistan iranien », in Le Monde du renseignement, n° 604, 29 octobre 2009.
[40] Cf. « Iranian Rebels Pick New Leader », on al-Jazeera, 28 février 2010.
[41] Cf. « Iranian Rebels Pick New Leader », on al-Jazeera, 28 février 2010.
[42] Cf. infra note 11.
[43] Cf. infra.
[44] Cf. Pour le blog officiel de Jaish al-Adl Iran, voir www.jashuladl.blogspot.jp. Cf. pour consulter la page Twitter officielle de Jaish al-Adl Iran, voir www.twitter.com/jaishuladl. Jaish al-Adl Iran exploite également Edalaat News, situé sur edaalatnews.blogspot.co.uk.
[45] Cf. Chris Zambelis, « The Evolution of the Ethnic Baluch Insurgency in Iran », in Combating Terrorism Center (CTC), Vol. 7, n°3, mars 2014 (https://ctc.usma.edu/the-evolution-of-the-ethnic-baluch-insurgency-in-iran/).
[46] Rattaché à l’école théologique sunnite « « déobandie ». Dès 1979, Mawlana Abdulaziz Mollazadeh (1916-1987) avait désapprouvé la constitution « chiite » iranienne mais sans rompre avec Téhéran pour qui il demeura longtemps un interlocuteur important, jusqu’à sa mort en 1987.
[47] Cf. « L’Iran disposé à écraser Jeish al-Adl », on IRIB, 25 mars 2014.
[48] Cf. « Iran threatens to send army into Pakistan to stop terrorists », on DEBKA-Net-Weekly, Vol. 13, n°624, 21 février 2014.
[49] Cf. Jamal Ismail, « Ansar al Furqan Group Claims Attack against IRGC HQ in Iran », on Asharq Al-Awsat, 8 décembre 2018 (https://aawsat.com/english/home/article/1495831/ansar-al-furqan-groupe-revendications-attaque-contre-irgc-hq-iran). Le quotidien panarabe saoudien a affirmé que l’attaque « reflétait la colère nourrie par la minorité (baloutche de la ville) contre le gouvernement ». Le journal indique encore que le gouvernement iranien aurait expulsé de Chabahar des milliers de familles baloutches et les aurait remplacées par des Perses afin de changer sa démographie. Il a en outre affirmé que l’Iran accordait la nationalité aux chiites afghans qui avaient combattu en Syrie et en Irak et les déplaçaient à Chabahar. Il a ajouté que « des mouvements baloutches anti-régime ont récemment intensifié leurs opérations contre Téhéran afin de le dissuader d’accomplir son plan d’expulsion et de marginalisation des Baloutches de leurs régions ancestrales ».
[50] « Le critière » ou « le discernement » est le nom traditionnellement donné à la 25ème Sourate du Coran et comporte 77 versets. Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique, la « Tradition » musulmane a donné comme nom à cette sourate « Le critère » titre du premier verset qui reprend un thème récurrent dans ce livre saint, à savoir que l’« Appel », Al Qoran, est le dernier critère de distinction entre le bien et le mal. Selon la « Tradition » musulmane, cette sourate aurait été proclamée pendant la période mecquoise, c’est-à-dire schématiquement durant la première partie de l’histoire du Prophète avant l’hijra (« l’exil ») de la Mecque. Les oulémas musulmans s’accordent pour considérer que cette sourate occupe la 42ème place dans l’ordre chronologique.
[51] Cf. Chris Zambelis, « The Evolution of the Ethnic Baluch Insurgency in Iran », in Combating Terrorism Center (CTC), Vol. 7, n°3, mars 2014 (https://ctc.usma.edu/the-evolution-of-the-ethnic-baluch-insurgency-in-iran/).
[52] HAI aurait été co-fondé et dirigé par un obscur militant baloutche appelé Abu Yasir Muskootani jusqu’à sa mort le 7 mai 2013. Le groupe se réfère explicitement à Abdolmalek Rigi comme à son « émir spirituel » (commandant). Abu Yasir Muskootani avait ostensiblement déclaré