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De quoi parle-t-on ?

Un Sandžak (Sancak en turc) est une circonscription administrative de l’Empire ottoman. Celui de Novi Pazar est resté possession impériale jusqu’en 1913, quand il fut partagée entre la Serbie (partie nord) et le Monténégro (partie sud). Depuis, le Sandžak de Novi Pazar n’a plus jamais eu d’existence administrative, même si les Partisans avaient envisagé d’en faire une entité de la Yougoslavie socialiste.

Tout au long du XXe siècle, des milliers de Bosniaques du Sandžak ont émigré vers la Turquie. La région est restée relativement préservée par les guerres des années 1990, tout en accueillant énormément de réfugiés bosniaques, albanais, serbes, rroms ou gorani de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo.

Les Slaves musulmans du Sandžak se disent aujourd’hui Bosniaques (Bošnjaci), même si le terme de « Musulmans » est toujours utilisé, au sens national, notamment au Monténégro.

Repères géographiques et démographiques :

Le Sandžak se compose de six communes côté serbe : Novi Pazar, Tutin, Sjenica, Priboj, Nova Varoš, Prijepolje, et de cinq communes côté monténégrin : Pljevlja, Bijelo Polje, Berane, Sandžak et Plav.

Certains considèrent que la ville de Mitrovica, au Kosovo, fait également partie du Sandžak, tandis que celle de Plav, au Monténégro, est historiquement reliée au Sandžak de Shkodër, et non à celui de Novi Pazar.

D’après le recensement de 2002, la région comptait 426.000 habitants, à 52% Bosniaques, et à 45% Serbes ou Monténégrins. Des Rroms et des Albanais vivent également dans le Sandžak.

Les Bosniaques sont très largement majoritaires dans l’Est du Sandžak (Novi Pazar, Sjenica, Tutin, Sandžak). Ailleurs, leur présence est plus diffuse.

Le(s) schisme(s) de l’islam

Jusqu’en 1992, tous les musulmans de la Yougoslavie fédérale étaient placés sous l’autorité du reisu-l-ulema de Sarajevo. En 1993, Muamer Zukorlić s’est autoproclamé mufti de Novi Pazar, tandis que la communauté musulmane du Monténégro était placée sous l’autorité d’un nouveau reisu-l-ulema de Podgorica.

En octobre 2007, l’imam Adem Zilkić a créé, avec l’appui des autorités de Belgrade, une nouvelle « Communauté islamique de Serbie » dont il est devenu reisu-l-ulema. Le mufti Zukorlić dirige, pour sa part, la « Communauté islamique en Serbie », qui reconnaît l’autorité suprême du reisu-l-ulema de Sarajevo, Mustafa Cerić.

Les principaux acteurs :

Rasim Ljajić : Né en 1964, très lié à l’opposition démocratique serbe dans les années 1990, ministre presque sans interruption depuis 2001. Son Parti démocratique du Sandžak dirige la mairie de Novi Pazar depuis 2008.

Sulejman Ugljanin : Né en 1953, le « leader historique » des Bosniaques du Sandžak s’est exilé en Turquie dans les années 1990. Son Parti de l’action démocratique (SDA) a longtemps été la formation dominante de la région. Ministre sans portefeuille du gouvernement serbe.

Muamer Zukorlić : Né en 1970, il devient mufti de Novi Pazar en 1993, après avoir fait des études de théologie en Algérie. Sa liste emporte largement les élections pour le Conseil national bosniaque de Serbie, le 6 juin 2010.

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