11-VII, 27 anniversari genocidi d’Srebrenica

 

27e anniversaire du génocide de Srebrenica : commémorations et provocations

| Par la rédaction | lundi 11 juillet 2022

Des milliers de personnes sont attendues au Mémorial de Potočari, pour commémorer le 27e anniversaire du génocide de Srebrenica. Cette année, les restes de 50 victimes doivent être inhumés.

Comme chaque année depuis 2004, la marche annuelle pour la paix de Srebrenica est partie du village de Nezuk, le 8 juillet dernier, suivant en sens inverse les 100 kilomètres empruntés par les Bosniaques ayant fui l’avancée des forces serbes de Bosnie-Herzégovine, en juillet 1995. Les ultra-marathoniens sont arrivés les premiers, dès dimanche 10 juillet, après avoir couru 227 kilomètres depuis le site d’Ovčare, près de Vukovar.

Cet ultra-marathon Vukovar-Srebrenica était organisé, pour la onzième fois, par l’association des Bosniaques de Zagreb. « Nous avons couru cet ultramarathon sous la devise ’Qu’il n’y ait plus de guerre nulle part’. Nous devons tout faire pour que de telles tragédies ne soient pas oubliées. Nous devons être plus tolérants et surmonter toutes les situations conflictuelles », a déclaré l’un des coureurs, Boban Pantović, 63 ans, originaire de Belgrade, à son arrivée au Mémorial de Potočari.

Les restes de 50 victimes seront cette année inhumés lors de funérailles collectives au Mémorial du génocide de Srebrenica, a annoncé l’Institut des personnes disparues de Bosnie-Herzégovine, dont ceux de trois mineurs. Le plus jeune, Salim Mustafić, avait 16 ans lorsqu’il a été tué, tandis que Vahid Smajlović et Elvir Muminović avaient 17 ans. Les restes de 6671 personnes sont actuellement inhumés sur le site de Potočari. Selon l’Institut pour les personnes disparues, 1200 autres victimes de Srebrenica n’auraient pas encore été retrouvées.

Dans une déclaration commune, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell et le commissaire à l’Elargissement, Oliver Várhelyi, ont reconnu que « l’Europe avait échoué à Srebrenica », tout en affirmant qu’il n’y avait « pas de place aujourd’hui en Europe pour la négation du génocide, le révisionnisme et la glorification de criminels de guerre ».

Dimanche 10 juillet, Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté ses excuses aux Casques bleus de son pays déployés pour défendre la zone protégée de l’ONU à Srebrenica. « Aujourd’hui, au nom du gouvernement néerlandais, je présente mes excuses à toutes les femmes et tous les hommes du Dutchbat III. À vous et aux personnes qui ne sont pas ici aujourd’hui », a-t-il déclaré. Le Premier ministre a ajouté que les Casques bleus avaient « toujours essayé de faire ce qu’il fallait dans des circonstances difficiles, même lorsque cela n’était plus possible ». L’échec de la force à empêcher le massacre de Srebrenica a depuis lors entaché la conscience nationale néerlandaise.

Jeudi 7 juillet, les députés du Parlement albanais ont voté à l’unanimité une résolution pour honorer les victimes du génocide de Srebrenica. Celle-ci spécifie que le 11 juillet, jour des commémorations en Bosnie-Herzégovine, serait aussi considéré comme « une journée du souvenir » en Albanie.

Négationisme et provocations

Samedi, des photographies de victimes serbes tombées dans la région ont été affichées au bord de la route menant de Bratunac au Mémorial de Potočari. Cette initiative de la mairie de Bratunac, en hommage aux « 3267 victimes civiles et militaires serbes de la région de Podrinja », est considérée en Fédération comme une « provocation ».

Depuis que le Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine a interdit en juillet 2021 la négation du génocide et la glorification des criminels de guerre, 40 signalements ont été adressés au Parquet, mais celui-ci n’a prononcé aucune mise en accusation. Interrogées par Radio Slobodna Evropa, les personnes qui ont adressé ces signalements assurent qu’elles ne disposent d’aucune information sur le déroulement de l’enquête, et que le Parquet ne les a contacté qu’une seule fois.