À la suite des élections législatives de février 2019, les deux formations politiques majoritaires, les libéraux de l’ACUM (« Maintenant ») et le Parti des socialistes de la République de Moldavie (PSRM), s’étaient finalement entendues le 8 juin dernier pour former, malgré leurs nombreuses différences idéologiques et grâce à une volonté commune de « désoligarchisation », une coalition de gouvernement avec Maia Sandu à sa tête. Opposé à cette alliance, le gouvernement sortant (Parti démocrate) a aussitôt saisi la Cour constitutionnelle, qui a fait annuler la nomination de M. Sandu considérant que le délai de formation du gouvernement avait été dépassé. Dès lors, la juridiction suprême a ordonné au Président de procéder à la dissolution du Parlement, une décision que le chef de l’État a refusé de mettre en œuvre.
C’est dans ce contexte qu’une délégation roumaine, conduite par Bogdan Aurescu, le Conseiller diplomatique du Président roumain, accompagné du Secrétaire d'État aux relations régionales et multilatérales Dan Neculăescu et de l’ambassadeur de Roumanie en République de Moldavie Daniel Ioniţă, a effectué un déplacement officiel à Chișinău le 14 juin. Elle a participé à une réunion de coordination en présence de l’ambassadeur américain Dereck Hogan, ainsi qu’à des rencontres organisées avec les principaux acteurs politiques de la crise, tels que le président de Moldavie Igor Dodon et la présidente du PSRM Zinaida Greceanïi (ancienne Premier ministre de Moldavie), M. Sandu et Andrei Nastase, les dirigeants du bloc ACUM, ou encore les dirigeants du Parti démocrate Vladimir Plahotniuc et Pavel Filip. Lors de ces échanges, B. Aurescu a souligné l’importance pour la République de Moldavie de poursuivre les réformes et de respecter l’accord d’association avec l’Union européenne (signé le 7 juin 2014). À la suite de la réunion, le Parti démocrate a décidé de céder le pouvoir au gouvernement de M. Sandu « afin de débloquer la situation politique dans le pays et d’éviter l'escalade de la situation et la violence », selon les déclarations de son vice-président, Vladimir Cebotari.
Avant de quitter Chișinău, B. Aurescu a lancé un appel au calme et à la retenue, tout en rappelant la nécessité pour toutes les forces politiques d’agir avec la plus grande responsabilité pour assurer la stabilité de la République de Moldavie. Ce communiqué survient alors que, le 16 juin, se déroule une marche organisée par les grands acteurs politiques du pays, afin de clamer leur volonté commune de ne pas laisser la situation politique se dégrader dans le pays et de lutter contre toute forme de déstabilisation.
Le Président roumain Klaus Iohannis s’est aussi félicité des échanges survenus entre la délégation conduite par son conseiller et les différents acteurs de la vie politique moldave. Il a également appelé de ses vœux une « transition pacifique du pouvoir ».
Sources : Antenne 3, AGERPRESS, Site de la présidence roumaine, Open.md, Realitea.net, Calea Europeana.